A l’heure où tout le monde prend des photos…. la créativité, la qualité du regard que le photographe pose sur un sujet, sa capacité à ne pas voir les choses comme les autres où à déceler ce que les autres ignorent, seront toujours les vertus qui le feront sortir du lot ou pas. A ce point de vue, le numérique n’a rien changé à la photographie.
Depuis les années 70, les photographes de surf du monde entier viennent à Hawaii, photographient les vagues sur le North Shore le plus « houleux » de la planète, et y façonnent sur les quelques kilomètres ou se succèdent les plus belles vagues du monde, la légende du surf.
Un jour, un photographe s’est penché sur un « détail » devant lequel tous ses collègues passaient tous les jours sans le voir.
Clark Little, surfer déjà connu pour sa capacité à aller surfer le shore break de Waiméa – un exercice aussi tentant que d’aller se jeter sous un rouleau compresseur – a été le premier à « voir » le shore break, cette vague petite (ou grosse…) qui casse juste au bord de la plage, comme un authentique « sujet » et va passer son temps à le photographier sur toutes les plages autour de chez lui. L’ exercice est aussi hasardeux sur le plan artistique que délicat, voir carrément dangereux sur le plan technique et physique mais Little a sans doute dès eu le début une idée derrière la tête. Il a su créé des images fabuleuses , révéler des textures, les formes , il a su exploiter ce théâtre sans cesse renouvelé qu’est le shore break. Personne n’avait vraiment fait ça avant lui, ou tout du moins pas avec cette cohérence. Les images de Little font aujourd’hui le tour du monde.