Le film The Apprentice, actuellement sur les écrans, raconte l’émergence et la montée en puissance de Donald Trump, guidé à ses débuts par l’avocat très cynique Roy Cohn.
L’exposition Les Années HIP, au Musée Regard de Provence à Marseille, revient quant à elle sur les années hippies, des débuts à Haight-Ashbury, en passant par l’influence beat, avec des écrivains comme Whitman, Thoreau, Ginsberg, Kerouac ou Miller.
Le film est sur les écrans au moment où l’exposition a lieu, à Marseille, permettant une mise perspective des deux époques. Evidemment, le choc entre les promesses du mouvement californien, utopique certes mais qui aspirait à un monde meilleur, et ce que représente Trump aujourd’hui, est immense.
Tout a été écrit sur la Beat Generation, lire malgré tout L’inservitude volontaire, puis sur le mouvement hippie, mais que voit-on sur ces photos ? : une jeunesse qui cherche sa place dans la société, une jeunesse en quête de liberté, d’expérience, de temps, qui place la musique au centre de ses intérêts (avec Joan Baez sur les clichés), qui expérimente le yoga, le surf, le voyage, une certaine former de spiritualité, qui aspire à une vie dépouillée des biens matériels, qui s’intéresse à la nature et (peut-être maladroitement) à d’autres philosophies de vie. On y voit aussi place de la femme qui évolue aussi, même si sur ce point le débat à propos de cette époque est encore vif.
C’est en Californie, justement, qu’émergent un peu plus tard, un certain nombre de tendances sportives liées à la contre-culture, à la recherche de liberté, de sensations, au rapprochement avec la nature également, et d’un renversement des normes. Autant de nouvelles « scènes » sportives imprégnées aussi d’une culture plus large, liée à la musique ou à l’art graphique, par exemple. Cela ne tenait pas seulement à la géographie de cet état, ni à son climat.
Pour ceux qui doutent, l’existence et l’influence des sports californiens sont communément admises en sociologie du sport.
Cinquante-huit ans après Haight-Ashbury, après les départs pour Goa, l’Amérique pourrait choisir en novembre une direction qui tourne le dos aux espérances de l’époque.
Sport et société sont liés. Indéniablement. En un peu plus de 50 ans, on observe une vraie bascule, les valeurs. L’élection américaine serra plus serrée et surtout plus genrée que jamais analyse la presse anglo-saxonne et cette polarité pourrait créér un fossé grandissant. Dans leur majorité, les électrice soutiennent Kamala Harris, les jeunes électeurs sont plus enclins à voter pour Tromp analyse The Guardian. Au delà, les « questions de femmes » deviennent un enjeu sociétal et un terrain d’opposition.
Le sport, la musique ne sont pas épargnés par le débat note Politico le journal d’Arlington. À la culture « Bros » revendiqué par le camp Trump, qui emmène la campagne sur les terrains de football ou à proximité des rings de l’UFC. Le positionnement est clair. Le camp opposé brandit le hasgtag « Brat ». Des « chieuses revendiquées » (dixit USA Today, le terme designant initialement les salles gosses) qui n’ont pas peur de braver l’autorité.
Nous ne sommes plus dans le même monde constatait hier (27 octobre) un observateur de la société américaine sur le plateau de l’émission En Société. La question du genre, parce qu’elle est polarisée par les deux camps et qu’elle trouve un écho dans toutes les sociétés, traversera le futur du sport.
Quels seront les idéaux ou les lignes de force qui feront récit demain, et d’où viendront-ils ? La réponse est en partie dans le monde d’aujourd’hui et ce qui vient n’est pas forcément utopique. L’occident pourrait également voir son hégémonie culturelle décliner.