Le skate a toujours été et est toujours l’enfant terrible des sports de glisse. Tout a été dit et écrit sur cette mouvance, les chaines culturelles programment encore des documentaires sur le sujet, vous pouvez également revoir l’histoire des Z-Boys, Jay Adams, Stacy Peralta et consorts dans le film The Lords of Dogtown. Même Wikipédia arrive bien finalement à cerner l’essence de ce phénomène plus que tout autre porteur d’une réelle culture et très lié à la musique, au graphisme et à l’attitude : « Le skateboard est-il un sport ou un art ? La question se pose dès que l’on désire aborder le style et la philosophie de la discipline. Un sport est une discipline mettant l’accent sur la performance, tandis qu’un art vise à atteindre un idéal esthétique, par une technique, un style propre. En tant qu’art, le skateboard se rapprocherait de la danse, en ce que la recherche de beauté se fait à travers le mouvement. »
Comme le remarque très justement Elisa Mignot dans un papier sur le skate publié sur le site de la Gaité Lyrique : les skateurs ont donc été, dès le début, précurseurs en mode car ils voulaient se différencier, ne pas avoir le look à la mode sans être ringard. Et, donnée essentielle : le skate est un sport qui se pratique avec des vêtements de ville. Tu ne te changes pas, tu ne passes pas par un vestiaire. Tu ne skates pas avec un vieux short en néoprène mais en velours, en jeans, en chino…avant tout le monde ! Quand le skateur va au lycée avec un jean extra large, le lycéen de base est encore en 501, quand le mec qui a un 501 passe aux baggyes, le skateur est déjà aux jeans slim. Il y a toujours un décalage et une ironie. « Ton pantalon t’as chié dedans », nous disait-on. « Ouais, peut-être, mais le pantalon dans lequel j’ai chié tu vas le mettre dans 5 ans…mais tu ne le sais même pas ! » Certains découvrent Quicksilver, nous, on le portait en 1982 et on a honte d’en porter depuis 1984. La chemise à carreaux, pareil, les coupes de cheveux, pareil.. « . Elle poursuit : « De la pub Céline aux Vans Hermès en passant par les photos d’Hedi Sliman, il est évident que le luxe se sert de la culture skate pour donner une image jeune, moderne et cool. » Enfin, elle enfonce le clou : « Le luxe a le chic pour se jeter sur ce qui est cool et moderne et très vite le digérer. En plus, le skate a tendance à se trouver dans les capitales de mode, New-York, Londres, Tokyo.. ».
Dans ce film réalisé l’année dernière par Aaron Rose et André Saraiva co-éditeur de l’Official Homme, on ne parle pas de n’importe quel mode et on la filme en la schématisant à fond. Il est question de Dior Homme, Saint Laurent, et Prada. La preuve par l’image. La belle image.