Le point de départ de cette réflexion, c’est Aboubakry Seck (dont nous avions parlé en mars 2019) qui s’entraîne, avec quelques compères en skate dans un gymnase.
Pourquoi là, dans ce lieu où l’on imagine pas une seule seconde des skaters, il s’en explique sur son compte Instagram :
Par définition, c’est presque contre nature. Pourquoi ?
- Le gymnase est le lieu des sports collectifs, le skate est né et s’est développé dehors.
- Le gymnase est un lieu où l’on applique les règles, dans un espace délimité, le skate est un sport qui s’est construit sur une certaine idée de la liberté de mouvement.
- Il y a un fossé culturel entre le handball et le skate.
Cependant nous pensons que :
- Les ponts sont aujourd’hui nombreux entre ces deux univers.
- On peut être skateur et basketeur.
- Le gymnase, espace communal, aurait intérêt à inviter de nouveaux publics, à créer de nouveaux flux.
- Le discours d’Aboubakry est un discours de sportif, d’athlète. Que pourrait-il apprendre au coach des sports d’équipe, que ces coachs pourraient-ils lui apprendre ?
- On peut imaginer « emmener » le skate, hors du trottoir et du skatepark. Pour inclure notamment des enfants.
- Parmi ces skateurs qui viendraient, certains ne deviendraient-ils pas des joueurs de hand, de basket. Ou autre ?
- Le gymnase, lieu resté relativement « aride » et fermé, gagnerait tellement à s’ouvrir, tout en gardant son identité, à d’autres courants sportifs.
Et si on réinventait le gymnase, cet espace commun, ce bien commun, dont le concept et l’utilisation ont peu évolué depuis une cinquantaine d’années, qui reste inaccessible aux non-licenciés ? Nous pensons que le futur du sport passera aussi par la réalité locale, au moins autant que par les univers virtuels promis par la Silicon Valley.
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