Ce film dont nous avions déjà parlé lors de sa sortie il y a trois ans, nous semble entrer en résonance avec l’actualité.
Nos sociétés modernes vivent actuellement un choc sans précédent. Le fonctionnement du globe n’est pas ralenti par une guerre ou une crise financière, mais par le plus petit organisme vivant. Un virus bien réel qui circule à la vitesse des échanges planétaires globalisés.
Les seules solutions qui s’imposent à nous sont :
- le repli,
- l’intérieur,
- l’immobilité.
Notre société ;
- d’échanges permanents,
- de réseaux,
- de commerce dominant,
- de contacts incessants,
- de flux,
- de mouvements et d’accélération,
est à l’arrêt.
Ce point mort qui remet en cause ce qui fait notre vie de tous les jours est l’occasion de penser ce qui est important pour notre équilibre.
Qu’allons-nous chercher le long des parois, sur les trails, les singlestracks, les skateparks, les vagues, les pentes, pistes et autres terrains d’aventure ?
Qu’allons-nous chercher qui n’ait rien à voir avec le monde moderne ?
C’est le contact – et non la confrontation – avec la nature et le sentiment non pas d’être plus fort, mais bien cette émotion, profonde, intime et intense, d’être petit, infime, fragile face à une « dimension » qui nous dépasse.
Parce que la nature n’est pas à notre échelle, mais aussi parce que nous en sommes issus, parce qu’elle restera, alors que nous passons. Nous avons toutes et tous vécu ce sentiment non pas comme une peur ancestrale, mais comme un apaisement, une normalité, voire un équilibre, un ordre des choses. Un questionnement pour certains.
Ce qui ressort d’essentiel dans l’incroyable transformation sportive des années 70/80 dont nous avons abondamment parlé, c’est ce retour, qui s’accompagne d’une autre vision, vers notre environnement. Par ailleurs, ce changement s’est aussi caractérisé par la quête de sensation plus que du « résultat ». Par la volonté d’expérimenter les lois de la nature (saisons, climat, température, vent, océan, gravité) plutôt que d’affronter un chronomètre ou des règles. Finalement par un abandon partiel et voulu de la nécessité de « dominer ».
Dans une société qui pourtant, sera de plus en plus urbaine, d’autres changements sont en cours sur lesquels nous devons réfléchir.
L’indoor prend le pas sur l’outdoor, est-ce vraiment ce qui est bon pour nous ? La campagne, très habile, de la marque Velux (visible en dessous de ce texte) nous invite à y réfléchir.
Ce confinement qui n’est peut-être pas le dernier nous oblige à penser à l’immobilité et à voir le voyage et les frontières sous un angle différent. Un infiniment petit nous oblige à une vaste réflexion sur :
- le temps,
- la mobilité,
- le mouvement,
- le groupe,
- le sens de ce que nous faisons.
Profitons-en.