Il est possible que vous puissiez vivre cent ans sans la moindre parenthèse sportive. Avec un peu de chance, vivre bien. Il est aussi probable que votre corps vous rappelle avant l’échéance que vos lointains ancêtres avaient une vie « animale », qu’oublier ce corps a eu des conséquences.
Vous pouvez préférer la littérature, le cinéma, le jardinage, le PMU, League of Legend, la nonchalance, la gastronomie, les dimanches en famille, les soirées devant la télévision, l’astrologie ou la lecture de Closer. Le sport à dose homéopathique vous semblera une épreuve, mais que vous regardiez les JO à la télévision comblera d’aise tous ces spécialistes qui pensent encore au 21e siècle bâtir une nation sportive sur l’idée de la compétition, alors que les mêmes vous disent le contraire quand ils parlent d’économie .
Qu’est-ce que le sport ? Il n’y a pas de réponse à cette question, à moins qu’il n’y en ait trop.
Le sport est une direction que l’on choisit de prendre, c’est un parcours qui devrait faire partie intégrante de la vie, comme une recherche d’équilibre. Les dernières découvertes médicales montrent ainsi que la ligne de démarcation entre le corps et la « tête » n’est plus ce qu’on imaginait, que le corps et le cerveau communiquent dans les deux sens et se servent mutuellement. Bref, vos mouvements ne servent pas que vos jambes. Le sport est vecteur de santé globale.
Nos sociétés occidentales ont fait du sport un produit. Monétisé à l’extrême. Avant c’était une règle, un carcan. Nous avons une chance immense aujourd’hui, chacun peut se saisir de tout ce que l’on met dans le mot sport pour y trouver une démarche personnelle. Y chercher la performance, le dépassement ou le jeu, l’équilibre ou un peu d’évasion. Les vieux schémas, effort, victoire, blah-blah… perdent de leur force.
Écoutez ce garçon, Sébastien quand il dit : «je ne suis plus moi-même ou «dès que je fais de la moto, je me sens plus que normal ». Dans son cas, le sport n’est pas accessoire dans sa vie. Il est le fil qui lui a servi de guide, qui l’a transcendé. Ce qu’il fait sur sa moto est un exploit pour un valide. Comme Aaron Fotheringham, où tous les athlètes handisport qui nous apprennent beaucoup plus sur la vie que tous les sportifs traditionnels qui se dopent.
Le sport n’est pas une obligation, c’est un choix. C’est un élément constitutif de votre vie, qui peut la changer, l’augmenter, quelque chose de très précieux qui peut et doit vous accompagner tout au long de votre parcours, au rythme où vous le décider. Aujourd’hui, faites du sport un scénario. Le vôtre. Avec un peu de chance, votre corps restera « exploitable », vivant, et par la même occasion, votre « tête » aussi.