Si l’on part du principe que le surf consiste à utiliser une planche sur laquelle on se dresse pour avancer grâce à l’énergie d’une vague, le surf à foil peut-être considéré comme du surf. Le débat est déjà assez vif dans ce milieu très conservateur, qui s’est enflammé dans le passé pour des transitions pourtant moins déstabilisantes. L’arrivée du twin-fins avec Mark Richards (1978), du tri-fins avec Simon Anderson (1982), les aérials de Martin Potter ou le tow-in au début des 90’s.
Le surf foil tout comme le stand up paddle foil, avance à pas de géant sans qu’on puisse vraiment savoir ce qui va advenir si ce n’est que rien ne sera jamais plus vraiment comme avant.
Les expérimentations de Kaï Lenny, Bruno André et Cyrill Coste en France, d’Alex Aguerra, Laird Hamilton, de Zane Schweitzer, Connor Baxter et des autres ont déjà montré que le foil pouvait se conjuguer avec des vitesses lentes, des houles moins parfaites que celles d’Hawaii, qu’il était possible d’en greffer un sur une petite planche de surf comme dans le cas de cette vidéo élargir le spectre de la pratique bien au delà de ce qu’on pouvait imaginer il y a seulement quelques mois.
De nombreuses questions se posent malgré tout, notamment celles relatives à l’accessibilité, à la cohabitation à l’eau et donc à la sécurité. Ce qui se passe au large de Mauï n’est pas forcément transposable facilement sur toutes les plages du monde. Mais le foil va devenir une sorte de trait d’union technologique et générationnel entre les surfers, les passionnés de stand up paddle, les windsurfers, les kiteboarders, et les… skippers, puisque les ingénieurs mettent même des foils sous les minis 650.Sachez qu’on parle déjà de Flyak, c’est à dire de Kayak doté de foils…
L’hyper-modernité s’invite en mer. Les grosses marques de bateaux travaillent déjà sur le sujet, notamment pour des bateaux à moteur. A l’avenir, ils seront dotés de foils et sans doute électriques. Le foil limitant les besoins en puissance et par conséquent en consommation d’électricité. Ne parlons pas du confort accru.
Le foil, mais dans une autre mesure, les vagues artificielles vont venir bouleverser et « compléter » les manières de naviguer ou de surfer qu’on connaissait jusqu’ici. Sans forcément réduire, dévaloriser ou faire disparaitre ce qui pré-existait.
En surf, le renouveau du longboard a montré que la simplicité avait ses avantages. En voile, le succès du Hobie Cat s’est basé sur trois principaux paramètres, la facilité de mise à l’eau, la simplicité d’utilisation et le prix modéré. Trois qualités qu’aucun engin à foil ne possédera pas avant longtemps ce qui incite au minimum à la réfléxion