Il y a un lien ignoré mais puissant qui lie les photographes et autres cadreurs avec tous ceux qui glissent, qui marchent, courent ou roulent. Ce lien difficilement définissable tient à ce besoin de nature, d’isolement, ce besoin de beauté qui nous fait partir sur les chemins, les routes, qui nous fait courir à l’autre bout de la terre pour une vague, un coup de vent, un trail ou un sommet, cette passion qui nous fait vouloir vivre des instants rares et si précieux, aux antipodes ou à coté de chez nous.
Mais ce très beau teaser met également en lumière – et de quelle façon – d’autres paramètres essentiels. L’errance en particulier et l’attente. Dans un monde qui privilégie toujours plus l’accession rapide au « plaisir », la satisfaction instantanée, dans cette époque où tout doit être efficace, immédiat et gagnant, la glisse, l’outdoor ou l’image, la nature aussi, vous ramènent à la réalité, vous expliquent que tout n’est pas si simple. Que parfois les choses s’articulent bien, que d’autre fois, non, qu’il faudra… attendre voire, qu’il sera nécessaire de repasser.
Cette quête de beauté, d’épaisseur, cette humilité face à la nature et aux éléments, cette patience, sont autant de points communs entre les riders de toutes sortes et ceux qui les mettent en boite. Un système de valeurs qui fait que jamais l’image n’est autant célébrée que dans les médias de surfs, de grimpe, de mountain bike, de kite, de montagne …une question de culture.
Alexandre Deschaumes est photographe. Il traque la lumière…. et beaucoup d’autres choses.