Rappelez-vous. Début des années 80. Le sport commence à changer en profondeur mais la majorité ne voit que dans l’émergence de nouvelles pratiques sportives, phénomène de mode et superficialité. Parmi celles-ci, le mountain bike débarque des Etats-Unis. La France, sûr de sa culture vélo, qui a déjà laissé passer le Bicross (la France veut toujours rebaptiser ce qu’elle n’invente pas, on parle bien du BMX) n’y croit pas. Aujourd’hui un vélo sur deux est un VTT.
Après s’être fait un peu grignoté par la culture cycliste qui veut que l’effort soit l’unité de mesure, le vélo tout-terrain, revient depuis quelques années à sa vraie nature, le plaisir, les sensations et notamment la « descente », sans que ce soit forcément extrême ou dangereux. Le vélo-tout-terrain redevient un vélo de montagne, un vélo de pente, un vélo pour jouer.
Hope est un fabricant de composants, la marque est notamment très réputée pour ses freins à disques. Le Hope v4 est une sorte de Ferrari des freins à disques. Les pièces sont fraisées dans la masse, c’est très technique. L’image de Hope est tournée vers la performance, l’efficacité, on pourrait presque dire qu’elle est très « masculine ». Ce détail est important.
Hope vient de sortir un film intitulé Hope Technology 5 AM.
- c’est un film très typé nouvelles tendances du VTT
- il se déroule en montagne
- les protagonistes sont des filles
- il ne s’agit pas d’une compétition mais d’une randonnée, mieux d’une « expérience ».. Une ascension suivie d’une descente
- nous sommes dans le domaine de l’outdoor
Que ce soit Hope qui sorte une vidéo « de filles », est étonnant, positif, ça pourrait s’avérer révélateur. De quoi ?
Les marques ne sont pas folles, elles essayent de devancer les évolutions du marché. L’arrivée des femmes dans le sport, l’arrivée massive, est sans doute un des grandes tendances des années à venir. N’oublions pas qu’il y a quarante ans, les femmes avaient à peine le droit de courir en compétition. Si la gente féminine s’engage aussi en compétition et y trouve sa place, les femmes ont sans doute moins besoin de dominer que leurs homologues masculins. C’est pour cette raison que les nouvelles tendances du sport (outdoor, glisse, sports alternatifs) caractérisées par des motivations sportives différentes, davantage centrées sur la réalisation de soi que sur la victoire (sur les autres) et sur le résultat chiffrés (système traditionnel du classement ou des records) leur ressemblent davantage.
Jusqu’ici, il était également habituel de cantonner les femmes dans des activités « de femmes », c’est à dire, expressives, plus lentes, moins physiques, moins risquées aussi, les stéréotypes sportifs étant bien ancrés. Le monde change, le sport change également, les femmes ont de nouvelles ambitions. Si elles sont plus intelligentes avec le risque, elles n’ont plus forcément envie du sport « gentillet » qu’on proposait à leurs mères.
PS : Chez Lapierre, le leader français, on est sur la même longueur d’onde avec Women Only