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La privatisation de la glisse. Une erreur stratégique

Précision : cet article est beaucoup lu ces jours-ci. C’est une réaction à un article de presse. Il a été rédigé début mars 2016. Il n’a pas vocation à résumer ce qui se passe notamment du coté de Port La Nouvelle. Par contre, il laisse entrevoir une conception du tourisme voire de l’économie du tourisme dont on peut débattre.

Dans la Tribune et sous le titre : « Sports nautiques légers : la CCI de Montpellier veut booster la croissance des plages privées ».  On trouve un récit assez étonnant de ce qui se trame dans le sud de la France.

C64aExtrait : « L’ambition à présent est d’intégrer les sports nautiques légers dans un structure existante, à savoir les plages privées. Le développement de la filière nautisme profiterait dans l’Hérault à 26 concessions de plages (une centaine sur l’ensemble du littoral régional), générant un chiffre d’affaires de 19 M€. L’idée n’est pas neutre, à l’heure où l’économie des plages subit l’influence de nouvelles pratiques sportives et de bien-être, en plein essor comme le Stand-up Paddle, ou l’outdoor fitness (cours de yoga outdoor sur les plages). « La plage se consomme aujourd’hui différemment. Lézarder deux heures sur le sable, c’est bien, mais on ressent chez les vacanciers (en particulier les populations CSP+) un besoin de plus en plus fort d’originalité », témoigne le gérant de l’hôtel La Plage du Gédéon, qui l’été 2015, élargissait son offre clientèle avec l’achat de deux Stand-up Paddle.

On reviendra sur le sujet mais il se murmurait déjà que certaines collectivités locales avaient pour ambition de dupliquer aujourd’hui ou pour le moins de s’inspirer de ce qui s’est en montagne. A savoir organiser et commercialiser à l’extrême une offre sport/loisir. Non seulement, on fera remarquer que ce modèle d’exploitation touristique de la montagne est aujourd’hui sujet à caution, mais qu’il n’est probablement pas imaginable sur le littoral en l’état. Le windsurf, le kite et les autres pratiques étaient pré-existantes et cette communauté n’est pas une « cible » comme une autre. Elle a de plus une vraie exigence de différence et ce n’est pas à confondre avec de « l’originalité ».

Les paramètres ont changé et si les décideurs locaux constatent enfin en 2015 que les sports de glisse qui sont arrivés chez eux il y a 35 ans, doivent enfin être pris au sérieux, penser un seul instant que c’est une bonne solution de diriger les passionnés dans des espaces  payants, c’est profondément méconnaitre leur clientèle potentielle et les nouvelles motivations sportives dont nous parlions récemment. La « station » de mer risque de ne pas être la solution miracle. Peut-être serait-il plus judicieux de leur faciliter l’accès (dans le respect de la loi littoral bien sûr), de les attirer en prenant en compte leur particularité pour ensuite générer de l’économie (hébergements, location/vente, services associés, etc…).

Le monde est vaste, l’offre est pléthorique, les windsurfers et autres kitesurfers, dont beaucoup de CSP +  ont le choix et pourraient largement être tentés d’aller ailleurs.

A lire : Comment ira t-on en mer en 2030 ?

 

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