Là, réside un solide point commun entre la Transcontinentale Race et le Tour de France. D’ailleurs, les images de la Transcontinental ont la puissance mais aussi la fraîcheur et la simplicité des vieilles photos du Tour. De plus la Trans’ ne cache pas cette ambition de faire revivre l’âge d’or du cyclisme.
On pourrait considérer que le Tour, totem absolu du sport français, à la fois affaire de spécialistes, et objet populaire par excellence, ne doive souffrir d’aucune critique tant son succès est écrasant, immuable. On peut tout de même lui accorder quelques défauts, dont une débauche de moyen qui lui a valu d’être pointé du doigt dans un passé récent. Effectivement, ce point fait réfléchir si l’on veut rendre l’événement en phase avec un monde de demain, que l’on voudrait plus raisonnable. Le vélo est une épure, les coureurs sont ascétiques, mais la caravane est obèse.
Il est évidemment osé de comparer deux formats, deux courses si différentes, mais il est difficile à nos yeux, de ne pas le faire dans un cadre prospectif.
D’un côté, une course d’équipes professionnelles, de très gros moyens, une infrastructure énorme particulièrement sensible à la problématique sanitaire, qui n’a sans doute dû son édition 2020 qu’à son poids économique et son écho populaire, de l’autre, un modèle léger, agile, des individus en autonomie complète, des moyens dérisoires, peu d’impact carbone, des hommes et des femmes, un schéma souple adapté à l’avenir. Coté imaginaire et récit, la seconde n’est pas en reste.
Des deux côtés, cependant, la route, l’effort, la passion du vélo. Matière à réflexion pour l’avenir…