[et_pb_section fb_built= »1″ _builder_version= »3.22″][et_pb_row _builder_version= »3.25″ background_size= »initial » background_position= »top_left » background_repeat= »repeat »][et_pb_column type= »4_4″ _builder_version= »3.25″ custom_padding= »||| » custom_padding__hover= »||| »][et_pb_image src= »https://www.codezero-agency.com/wp-content/uploads/2019/01/0032-3.jpg » align_tablet= »center » align_phone= » » align_last_edited= »on|desktop » _builder_version= »3.23″ always_center_on_mobile= »on »][/et_pb_image][et_pb_text _builder_version= »4.0.9″]
En France, la pratique de la mer est assez codée. On pourrait sans doute dire compartimentée, même si évidemment des pratiquants passent d’une « case » à une autre. Il y a :
- la voile
- le « moteur »
- la glisse.
Ce découpage est technique, économique, mais surtout culturel. En grattant un peu, on y trouverait sûrement des raisons sociologiques, mais ce n’est pas le sujet du jour. Le salon nautique qu’on accuse parfois de tous les maux est le reflet de cette réalité, la répartition de l’espace étant ainsi déterminée depuis au moins quatre ou cinq décades. Le problème, c’est que ce cloisonnement enferme aussi les esprits à l’heure où il faudrait innover transversalement.
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La structure même de cette offre, et surtout l’image qu’elle donne de l’acte d’aller sur l’eau, est-elle encore adaptée aux bouleversements à l’œuvre dans les rapports à la mer ? C’est la question que nous posons.
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Lançons-nous dans un rapide tour d’horizon. La voile, profondément ancrée dans l’inconscient collectif, a connu un essor considérable à partir des années 60 et 70. Des chiffres en attestent. La puissance publique a joué un grand rôle en favorisant le développement des infrastructures, les ports de plaisance, tandis que de grands hommes se chargeaient de doper les imaginaires ; un poète, Bernard Moitessier, un visionnaire, Éric Tabarly. Ces deux-là (et d’autres) ont posé les bases de la culture maritime française qui a accouché du leader mondial de la plaisance, d’une multitude de chantiers et d’une ribambelle de skippers, d’ingénieurs, d’architectes navals et autres pionniers. C’est la France du multicoque, du Vendée Globe, des records, de l’innovation.
On ne devrait pas avoir de complexe avec la Coupe de l’America, tant la France a pesé positivement sur la voile récréative mondiale. Même les Anglais nous admirent c’est dire… Aujourd’hui si le secteur de la course au large se porte bien, c’est pourtant une bulle économique boostée par l’achat d’espace, déconnectée de la pratique de la voile traditionnelle, populaire, elle en déclin (au moins en France), même si le leader mondial reste un groupe français qui se porte très bien.
Pour être plus précis, c’est la « proposition », le discours que tient la voile qui a peu évolué. À ce point de vue, le foil n’y change pas grand-chose. Le découpage voile habitable, voile légère, olympisme ne parlent qu’aux professionnels, il n’est plus adapté à ce qu’attendent ceux qui veulent aller sur l’eau. Encore une fois, il y a sclérose des imaginaires.
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Ce premier constat appelle cependant une remarque. Si cet imaginaire de la voile, poétique par essence, a pris une place considérable en France, il a été petit à petit dominé par le langage des régatiers et autres talibans des pontons, qui s’estimaient propriétaires de l’esprit de la navigation, habilités à en définir les contours et à exclure les impétrants. Ceux-là l’ont enfermé dans une vision purement technique.
Le phénomène existe aussi en surf. Deuxième point, la réalité est celle d’un marché au trois quarts dominé par le petit bateau à moteur de moins de 7 mètres. Le promeneur, le plongeur, le pêcheur, la famille, la France populaire du bord de mer. En France, la voile est, dans l’inconscient collectif on y revient, surreprésentée. Dans la réalité, tout le monde ne va pas sur l’eau pour les mêmes raisons que Tabarly.
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Passons au moteur et revenons au salon nautique. On aurait pu penser que les changements sociétaux en cours inspirent les constructeurs, que le souci grandissant pour la protection de l’environnement impulse une nouvelle philosophie de produit, c’est cru à dire, mais il n’en est rien. La grandeur, le confort, l’équipement, la vitesse et la puissance sont encore les codes dominants du langage des marques singeant, à la fois l’imaginaire automobile de la grosse berline familiale et celle de l’habitat. Voire dans certains cas, du luxe.
Les motoristes mettent en avant des blocs de plus en plus gros tout en expliquant que la technologie les rend sobres et vertueux. Sans aucun complexe. Peu ou pas de réelles innovations architecturales, aucune vision prospective, encore moins de concept-boat laissant présager d’un futur marin disruptif et responsable.
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Reste la glisse. Faisons court. Sur le strict plan économique, la glisse est une industrie marginale comparée à celle du bateau. En cause, le prix d’une « unité ». Il serait cependant intéressant de compiler les données des pratiquants (surf/windsurf/kitesurf et stand up paddle), et de comparer le nombre des « riders » à ceux qui naviguent réellement et régulièrement en bateau.
Il serait utile de travailler en profondeur sur l’évolution du rapport à la mer et des pratiques sur une tranche d’âge large également. Sur la mobilité aussi. Les résultats pourraient surprendre. Mais surtout, si demain, il fallait changer de référentiel et s’intéresser aux impacts environnementaux, il est fort possible qu’il faille alors revoir totalement notre vision globale, nos moyens d’aller sur l’eau et miser sur le minimalisme, l’estran, davantage que sur les grandes embarcations, la motorisation, le mythe du large et de la croisière, les ports de « plaisance ».
Pour conclure, tout comme la grimpe en montagne, la « glisse », même si le terme devient dépassé, s’est avérée être le changement fondamental dans la façon de s’approprier la mer. L’avenir c’est l’estran, et un peu au delà. Son univers est proche mais suffisamment grand.
[/et_pb_text][et_pb_testimonial author= »Codezero » quote_icon_color= »#000000″ _builder_version= »4.0.9″]La grandeur, le confort, l’équipement, la vitesse et la puissance sont encore les codes dominants du langage des marques singeant, à la fois l’imaginaire automobile de la grosse berline familiale, celui de l’habitat et dans certains cas, du luxe.
[/et_pb_testimonial][et_pb_text _builder_version= »4.0.9″]Autre remarque importante et qu’il faut ajouter à notre raisonnement global. L’interface entre l’homme et la mer n’a cessé de se réduire. Après le voilier monocoque, il y a eu le catamaran de sport, puis la planche à voile (années 80), le kitesurf (années 2000), aujourd’hui le foil. Le bateau de demain pourrait donc être plus petit, plus dépouillé, modulaire, transportable, et ne nécessitant pas de ports. Il serait alors plus responsable. Par ailleurs, ce qu’implique le foil et ce que laisse entrevoir la propulsion électrique permettraient si on oubliait les schémas d’hier de poser les bases d’une nouvelle vision de la navigation récréative.
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C’est à ce moment que le lecteur que vous êtes va douter puisque nous allons parler de … Jet ski.
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Le jetski (qui n’a rien à voir avec la glisse en tant que mouvement évolutif) est plombé sous nos latitudes par une image très négative ; celle d’une moto des mers, un peu bruyante, agaçante pour tout dire, utilisée par une clientèle acculturée au sens marin du terme. Dans l’absolu c’est vrai. Débarrassons-le un instant de cette vision dogmatique pour le considérer sur un pur plan pragmatique. Un jet ski est un petit bateau à moteur transportable, qui ne nécessite pas ou peu d’infrastructures, accessible en prix, qui peut être raisonnable en consommation et peu bruyant s’il était utilisé différemment.
Le jetski pourrait être à la mer ce que la petite voiture (Twingo, Smart) a été à l’automobile. Voire à la mer ce que le vélo électrique est à la ville. Les jets électriques arrivent. À condition qu’on le regarde de façon plus positive et qu’il conquiert une clientèle plus responsable de son « environnement », car la mer n’est pas la route. Il est en tout cas, une des rares propositions divergentes sur l’eau, capable de séduire les jeunes ou un pêcheur. D’ailleurs BRP propose un modèle purement pêche.
Il n’est pas adapté à une pratique familiale telle qu’on la considère aujourd’hui, mais cette vision du bateau est-elle toujours la bonne ? Un projet intéressant avait été développé par Vanquish Boat. Le VQ15, suivi du 16 (photo) était à mi-chemin entre un petit bateau à moteur sportif et un jet ski auquel il empruntait la propulsion et la position de conduite.
On peut toujours le considérer comme une solution innovante puisqu’en rupture avec le schéma traditionnel, l’architecture de pont standard et quasi immuable console/siège pilote/bain de soleil/table à manger formaté pour une clientèle familiale à laquelle on n’a rien osé proposer de vraiment différent et qui oublie d’autres cibles plus jeunes, depuis longtemps.
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Deux propositions nous ont marqués lors du dernier salon nautique. Marginales mais que nous considérons comme des signaux intéressants :
- Le jetski Seadoo Fish Pro qui renouvelle l’offre faite aux pêcheurs. La pêche-promenade n’est pas l’alpha et l’oméga du bateau de pêche et même si Bénéteau notamment, a su intelligemment s’inspirer des bateaux nordiques, des modèles comme le Barracuda restent assez conservateurs. Le terme générique de « personal Watercraft » pour désigner les produits Seadoo nous plaît bien pour tout dire. À notre humble avis, le bateau de demain devrait davantage être dans l’esprit d’une moto que d’une berline plus ou moins luxueuse. Cela aura l’avantage d’être en phase avec un public jeune comme nous le disions à l’instant, d’être aussi également aligné avec le monde de demain et des solutions plus « raisonnables ». À condition effectivement de se débarrasser des préjugés sur le jet, à condition également que les marques le fassent évoluer dans la bonne direction.
- Autre concept qui nous semble remarquable parce que divergent, le bateau modulaire de Sealver. L’idée n’est pas nouvelle, mais elle prend de plus en plus de sens. Celle d’une coque dans laquelle vient s’emboîter un Jetski. Ce dernier peut évidemment être utilisé seul et vient pour étendre son utilisation se greffer sur une coque qui transforme l’ensemble en un petit bateau marrant, sportif et convivial pouvant accueillir cinq personnes pour le 444 et jusqu’à sept sur le 656. Le concept ouvre beaucoup de possibilités innovantes si on se penche sur ce que pourrait être son développement et son environnement global.
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- Enfin, dans la série des projets disruptifs, n’oublions pas la marque Bote qui n’était pas au salon nautique, mais dont les produits sont très séduisants. Là aussi, les codes culturels européens devraient évoluer, les marques s’en inspirer. Ces engins sont effectivement limités à une pratique estivale, adaptée uniquement à des plans d’eau très calmes et à des trajets courts, mais une très large clientèle ne va en mer que dans de telles conditions. Par contre, ils sont beaucoup plus simples à mettre en œuvre, beaucoup plus accessibles, moins gourmands en termes d’infrastructures associées.
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Résumons pour conclure : les acteurs du nautisme évoluent moins vite que les mentalités, semblent parfois minimiser les enjeux à long terme et ont du mal à remettre en cause leurs schémas initiaux. Le surf, le windsurf, le kitesurf et aujourd’hui le stand up paddle, sont le fruit des évolutions culturelles et sociétales, mais représentent aussi une forme de minimalisme qui prend un sens nouveau à l’heure à laquelle l’homme doit réfléchir différemment à la conséquence de ses actes sur l’environnement.
À la lueur des grands enjeux de demain, les bateaux de plaisance qu’ils soient à voile ou motorisés, correspondront-ils encore aux désirs des passionnés de mer, seront-ils encore adaptés aux nouvelles obligations environnementales, quels seront alors les moyens privilégiés par ceux dont le désir est surtout d’aller sur l’eau et pas forcément de « naviguer » ?
Les produits de Sielver, Bote ou Seadoo préfigurent-ils des engins de demain, plus petits, plus mobiles, plus responsables, transportables, capables de se passer de cette infrastructure lourde, figée, immobile, plus tout à fait dans l’air du temps et de moins en moins adaptée aux usages qu’est le port de plaisance ?
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