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Le mouvement s’est affranchi du sport

Pendant très longtemps, dans ce que l’on peut appeler le sport traditionnel, le corps était surtout au service d’un sport. Il était l’outil. On le pensait, et on ne l’entraînait que dans le cadre d’un objectif bien précis. C’est toujours le cas pour les sportifs de haut niveau. La performance est à ce prix, dit-on, et de haut en bas de la pyramide la direction globale était la même. Il fallait apprendre, progresser, se perfectionner.

Les arts martiaux qui arrivent en France entre les deux guerres et se développent beaucoup après la Seconde marquent peut-être un premier tournant. Le corps est plus qu’un moyen, il est aussi l’objet d’une philosophie qui aboutit certes à une forme de performance, qui pousse vers un accomplissement, mais constitue aussi un chemin qui doit guider l’esprit. Le judo, le karaté ou le taekwondo professent le même type de philosophie. Raison pour laquelle on parle bien d’arts martiaux.

L’autre changement notoire, c’est l’avènement du fitness. C’est plus terre à terre, on s’intéresse alors à son corps pour être en forme. Le corps est aussi une question d’identité, on cherche à coller à une mode athlétique, ce n’est pas nouveau (lire L’obsession de la culture physique). Rappelons aussi que le culte de la beauté plastique remonte aux Grecs.

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