La question ne nous hante pas plus qu’elle ne nous obsède, mais ce thème nous « travaille » en permanence.
• qu’est-ce que le sport ?
• comment peut-on s’en saisir ?
• de quelle manière peut-on le transmettre, comment peut-on donner « envie » ?
• quel est son sens, sa signification, son utilité ?
Certes, la question est futile quand, par ailleurs, dans le monde, d’autres sujets bien plus importants se posent. C’est une question de pays développés, de « riches » pourrait-on penser. Pas uniquement à vrai dire. L’ONG Skatistan a fait et fait en Afghanistan et ailleurs, un travail éducatif fabuleux à destination des enfants. En se servant du skate comme support. Il y a d’autres exemples. Cependant le sport spectacle, celui dont on nous gave à la télévision, celui qui est traversé, dominé par les impératifs financiers, voire géopolitiques, est critiquable sur ce plan. Son utilité, son impact peuvent être débattus.
Par contre, l’essence même de ce que nous faisons, ne peut se résumer à de l’activité physique. C’est la raison pour laquelle le concept de sport santé nous parait moraliste, voué à l’échec (même relatif). Tout comme le concept #sportfriday nous semble une idée « pavée de bonnes intentions… ». Les pouvoirs publics n’ont résolu ni la problématique de l’alcool, ni celle du tabac par la peur d’être en mauvaise santé.
Ce film montre que ce que nous nommons le sport, sa part de rêve et de mouvement, va bien au-delà du simple divertissement. Le sport est une « matière » au sens éducatif de terme, une brique essentielle de nos vies, de notre construction. Aussi bien physique qu’intellectuelle. Culturelle et morale, si on veut bien se donner la peine d’aller jusque là.
Comme l’art et la culture, le sport n’est pas un élément nécessaire à la « survie », il est néanmoins un paramètre déterminant pour l’équilibre et le « développement personnel ». Ce terme utilisé, non pas dans le sens qui prête le flanc à la critique, le développement personnel étant vu comme un avatar du capitalisme rampant, une injonction de performance, mais dans le sens strict. Essayer de développer ses capacités.
Ce que ce film nous dit, ce film qui devrait être celui d’une institution, mais qui est celui d’une marque, c’est la place du « sport » dans nos vies. La place du jeu, de l’échange, de l’essai, du partage. Un élément essentiel à notre « croissance », terme pris au sens le plus large et le plus noble.
Le sport est aujourd’hui, notamment en France, manque d’ambition. Il est un élément d’ouverture d’esprit, il véhicule évidemment les valeurs que l’on connait, mais bien plus. C’est aussi ce que nous ont appris les sports « libres » nés dans les années 70 et qui n’ont cessé de se développer depuis.
Le sport n’est pas un médicament, le sport n’est pas une injonction, le vendre comme tel est une erreur stratégique, une preuve d’incompréhension. La littérature sur ordonnance, la culture sur ordonnance ? Quoi d’autre ?
Le sport est une culture, une « matière » pour apprendre et se construire, le sport est un jeu, le sport est une forme de créativité, le sport est parfois un art, le sport est un élan, un espace de liberté, le sport est un outil individuel et un fabuleux vecteur de partage, ne le « vendons » pas comme un produit banal, ni comme un « droit », ni comme quelque chose d’obligatoire.
Ce film est fabuleux et il est réalisé par DiamondBack, marque adepte de l’exercice, qui nous fait rêver avec le vélo sans pour autant se mettre en avant elle-même. Elle est en phase avec l’idée du sport que nous aimons. En adéquation avec la manière dont il faut parler sport à notre avis. En outre, la marque a bien compris que les clients n’achètent plus uniquement un « produit », mais le sens que la marque lui donne, la raison pour laquelle elle l’imagine, le construit, et qui en fait son identité, sa différence.