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Le sport, le jeu, la ville, la trottinette. Toujours l’équation californienne

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Comme le notent très justement André Suchet et John Tuppen dans leur publication commune : Pratiques fun, aventures sportives et sports de nature, Trois moments dans l’évolution des dynamiques sportives de nature en France (1970-2010),  : « La presque-totalité des auteurs en histoire, sociologie, démographie, ethnologie ou géographie (notamment Loret, 1995, 1987; Pociello, 1995, 1987; Defrance, 1998, 1987; Loret & Waser, 2001; Travaillot, 2003; Vigarello, 1986; Parlebas, 1999; Bessy & Hillairet, 2002; Augustin, 1987, 1994; Bourdeau, Corneloup & Mao, 2002; Keerle, 2004) s’accordent à situer depuis la fin des années 1970, l’émergence de nouvelles formes d’engagement corporel en France. Indépendamment du sport de compétition auquel participe le mouvement olympique, ou de l’ascensionnisme et de la navigation hauturière, ces auteurs identifient une importante diversification, modification et multiplication des activités physiques, parfois mis en relation aux changements de la société française durant ces années. »

On ne saurait mieux dire. On parle là en grande partie de ce que beaucoup de chercheurs ont appelé les « sports californiens ». En clair, à partir de 1970, le sport a changé, profondément, sous l’effet de l’évolution de la société. Nous avons beaucoup publié sur le sujet, ajouté souvent que les institutions sportives n’avaient pour la plupart pas encore pris la mesure du phénomène, d’autre part que ce changement culturel aboutissait à une vision du sport – de sa pratique, de la manière de le concevoir, de l’intégrer dans sa vie –  totalement différente. C’est toujours vrai mais si d’autres évolutions dans la façon d’appréhender son corps, son esprit et ce que l’on en fait sont en cours aujourd’hui. Les sports traditionnels pourraient pourtant tirer un grand partie de l’évolution en cours, car ils sont toujours beaucoup d’atouts.

Revenons à la Californie (même si vous aurez remarqué que cette vidéo vient de … Boston…)  justement à cette notion de jeu, de recherche de sensation d’expression corporelle, de « performance » au sens scénique du terme, qui prend le pas sur la notion de sport tel qu’il est envisagé en Europe : l’entrainement, l’excellence, le haut niveau, le goût de l’effort. A l’heure ou la trottinette revient une fois de plus à la mode, et pourrait également devenir un des nouveaux moyens de mobilité en ville, cette séquence tournée par Devin Supertramp toujours très présent sur ces pratiques a cheval entre le jeu et le sport, qu’on considère ici comme marginales ou que l’on cherche à définir un jour ou l’autre comme « olympique », nous semble très représentative de ce sport californien décomplexé, hédoniste, simple dans son format. La dernière vidéo de « scooter » (trottinette en anglais donc..) de Supertramp avait fait 12 millions de vues. L’audience n’est pas anecdotique. L’intérêt en rapport…

On vous la passe aussi et peut-être avant tout pour le plaisir…. On ne peut pas s’empêcher d’ajouter que Paris 2024 ne doit pas nous faire voir le sport qu’au travers de cette perspective or c’est l’impression que l’état nous donne depuis des mois. Les contradicteurs pourront dire que ce film montre du ultra haut niveau et que les californiens ont aussi produit les X-Games. C’est vrai. Mais ces deux objections ne sont pas suffisantes.

 

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