La Chine vient d’annoncer la construction d’un nouveau stade qui dépassera en dimension tout ce qui a été vu jusqu’à présent, et les dessins du futur stade du Guangzhou (Canton) sont éloquents. Après le fameux « nid d’oiseau » de Pékin, qui a accueilli les Jeux olympiques de 2008, celui-ci symbolise une fleur de lotus, qui sortira de terre fin 2022. Les travaux sont estimés à 12 milliards de yuans, soit plus d’un 1,5 milliard d’euros. Avec plus de 100 000 places, le stade sera le plus grand au monde, mais un nombre infime de sportifs le fouleront, car c’est avant tout un lieu de spectacle. À travers cette réalisation, la Chine souhaite évidemment montrer sa puissance – preuve s’il en était encore besoin – que le sport est bien un instrument de soft power (1). Néanmoins, se pose aujourd’hui la question de la pérennité de l’infrastructure sportive au sens large, qu’elle concerne le sport qui se regarde cher à Alain Loret (2), ou le sport qui se pratique. En effet, sous l’effet des évolutions sociétales, la culture sportive change, mais les infrastructures, adossées aux politiques sportives, très peu. La question est donc loin d’être incongrue. Elle pose de surcroit la question de l’action publique et de la part du privé.
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