Le surfer n’est pas seulement un personnage déconnecté de la société, qui ne penserait qu’à sa prochaine vague. Le surf ne consiste pas uniquement en une exceptionnelle confrontation avec l’océan, une raison d’explorer le monde , il devient un moyen de créer du lien, d’aller à la rencontre des autres, et de participer à des causes. Le surf peut contribuer, à sa manière, à changer le monde. Des hommes et des femmes qui surfent, vivent aujourd’hui leur passion différemment, replacent l’humain au centre de leurs préoccupations et se penchent sur des thèmes essentiels. Les initiatives sont nombreuses et ce sont des axes que j’ai relayé ici sur le blog.
Dans un des épisodes du documentaire « Land Of » de Steve Hunt, Joel Fitzgerald and Chrystal Jameson Fitzgerald visitent à Phang Nga l’orphelinat Baan Santisuk où les enfants découvrent le surf, mais au delà réapprennent la confiance dans l’océan après le tsunami de 2006. En 2010, la réalisatrice française Marion Poizeau et la surfeuse Irlandaise Easkey Britton sont parties pour explorer les côtes iraniennes. Leur motivation lors de ce premier voyage était de savoir s’il était possible de surfer en Iran et si une femme pouvait se mettre à l’eau sans problème. A la suite de ce voyage, elles créent une fondation « Waves of Freedom » qui a pour mission d’utiliser le surf comme moyen créatif et positif pour participer aux changements sociaux. De son coté, Oliver Percovich amène les filles afghanes à l’école par le biais du skate. Adrian Beholz apportent aux enfants brésiliens désoeuvrés de Jericoacara et de Camocim du matériel de surf et de windsurf. Dans son documentaire White Wash, Ted Wood aborde le tabou de la couleur de peau dans le surf ou l’homme blanc a toujours fait office de référence. En Afrique du sud, le team Surfers no Street Children se donne pour but de sortir les enfants sud africaines de la violence urbaine par le surf. Fondé en 1998, le Favela Surf Club permet aux enfants des rues de s’intégrer socialement en minimisant les effets causés par l’inégalité économique et culturelle. Le surf est surtout un moyen d’oublier la triste réalité et d’exister.
«Le 21 août 2007, un Américain de 86 ans, Dorian « Doc » Paskowitz, peut-on lire dans le journal Le Monde en décembre 2011, se présente au check-point d’Erez, principal point de passage reliant Israël à la bande de Gaza. Légende vivante du surf en Californie, cet ancien médecin livre, malgré l’interdiction des gardes, quatorze planches à des surfeurs Palestiniens qui l’attendaient de l’autre côté de la frontière. Les surfs avaient été offerts par des boutiques de glisse israéliennes grâce à la volonté et au travail de « Doc » Paskowitz. Ce geste d’amitié, destiné à promouvoir la paix entre Israéliens et Palestiniens, a fait le tour du monde ».
Depuis, le mouvement Surfing 4 Peace s’est lancé dans différentes initiatives de rapprochement culturel à travers les sports de glisse.
Le mouvement s’est doté en 2012 d’une antenne européenne, Surfer Pour la Paix, qui met sur pied pour septembre 2014 un ‘Surf Trip pour la Paix’ dans le but de rassembler, faire voyager et se rencontrer 20 jeunes de pays de Méditerranée. Cette rencontre, financée en partie par une campagne de levée de fonds sur internet (lien sur www.medcup4peace.org/sommet2014/ ), posera les bases d’un programme d’échange de jeunes entre clubs et associations sportives des pays méditerranéens.
La rencontre et le partage à travers le surf dans un contexte social difficile. Belle idée.