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Quand le New York Times nous explique le sport grâce au vrai multimédia…

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L’hiver sera bientôt là. L’occasion d’un retour sur les archives de codezero avec ce sujet publié le 18 février dernier. Le sujet est le ski bien sûr, mais surtout le traitement de l’information et le multimédia.

Les sources d’informations se sont multipliées grâce à internet, mais si l’on veut bien l’admettre, depuis 15 ans, le journalisme a très peu tiré partie de l’évolution des solutions techniques à sa disposition pour faire évoluer son offre.

Aujourd’hui, l’information se présente toujours sur une écrasante majorité de sites, sous la forme d’une juxtaposition classique de textes et de photographies pour les médias issus de la presse papier et de vidéo et de texte pour ceux issus de la télévision. Vous objecterez sans doute que le format vidéo s’est massivement développée, c’est vrai, et que par ailleurs les podcasts permettent aujourd’hui d’écouter une émission de radio à la demande, mais pour ce cas précis, c’est une évolution du moyen de diffusion par de l’offre à la source. Je n’oublie pas le web documentaire mais c’est une format qui est resté assez marginal. En tout état de cause, si l’on considère que le net a vraiment démarré fort en France en 1997/1998, c’est tout de même peu pour une si longue période car il n’y a pas eu de changement majeur de format. Seule la diffusion de la vidéo a fait un bon incroyable tant en qualité qu’en rapidité. Est-ce paramètre qui a gommé le reste, la question peut se poser. A bien y réfléchir, c’est surtout la vitesse qui a gagné, l’instantanéité. Avec un peu de malice, je dirai que le blog, avec sa timelime, sa lecture possible par catégorie, son intégration vidéo et surtout son interactivité, est sans doute une des propositions les plus innovantes. Mais ce serait oublier Twitter.

Justement, à propos d’innovation, le très vénérable NYT a réalisé une série de reportages sur les Jeux Olympiques de Sotchi qui laissent pourtant voir en quoi la juxtaposition de différentes techniques de captation peut enrichir un sujet et faire d’un reportage web, un objet à part entière, inédit et très riche.

Prenons le cas du sujet sur le slalom géant, traité à travers Ted Ligety, un des ténors de la discipline. Le NYT a mixé les éléments suivants :

  • du texte,
  • du son pour la voix off
  • une première extrait vidéo – un gros plan cadré portrait – de Ligetty qui explique sa technique
  • une séquence le montrant plein gaz sur un parcours, et une voix off
  • du ralenti intégrant une infographie
  • une autre séquence vidéo avec cette fois une caméra embarquée
  • probablement un travelling AR filmé par un mini drone.

Le « montage » de ces éléments est vertical, le déroulement se fait à la vitesse que l’internaute choisi, en cliquant ou en scrolant. L’affichage étant pleine fenêtre (et non pas plein écran ce qui est différent). La vidéo est en HD, la qualité générale de l’image magnifique, le lecteur est « plongé » au coeur du sujet, en ressort  informé et enrichi. En comparaison, un simple sujet texte et photo fait pâle figure. Une vidéo, à condition qu’elle soit bien captée et montée, n’a tout de même pas le même impact instructif, pas la même interactivité.

De nombreuses évolutions techniques arrivent et sont disponibles à des coûts qui laissent penser que les éditeurs s’en saisiront. La mise en page du Red Bulletin, fait également appel à une double lecture horizontale et verticale. Apparaissent également de solutions de publications pour iPad, des plugin d’In Design, autorisant une publication rapide et un bon mix média. Les éditeurs sont cependant souvent tentés d’aller à la facilité, c’est à dire d’utiliser ces outils avec en tête le coût modéré et la facilité de publication. Faire un collage rapide, flatteur mais creux, ne suffit pas à conquérir et à fidéliser une audience, ou à faire le buzz. Il faut un contenu inédit, qualitatif et qui est de la « personnalité. »

P.S : Les skieurs apprécieront les images à leur juste valeur. En effet, Ligety envoie des courbes parfaitement coupées (carving) avec un engagement insensé, une technique permises par l’apparition des skis paraboliques (plus courts et mobilisant des rayons de courbures beaucoup plus marqués) à la fin des années 90 et qui a beaucoup évolué ensuite. Sauf que, ce que suggère le sujet, et que j’ignorais, j’ai donc fait des recherches, c’est que les règlements de la FIS imposent aujourd’hui aux coureurs de slalom géant d’utiliser des skis de 195 cm doté de rayons de courbure de 40 m. Or, avec ce genre de poteaux télégraphiques aux pieds, tailler des courbes comme le fait Ligety doit être aussi simple que de découper habilement un rôti avec le manche du couteau…

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