Convaincu de sa puissance, de la supériorité de son esprit, il s’est détaché du vivant. Le vivant, ce mot qui redevient à la mode parce qu’il nous aide à prendre à nouveau conscience de ce qui nous entoure, à redéfinir notre place dans ce contexte global qu’est la planète.
L’homo sapiens s’est détaché de sa « condition physique » au sens strict. De sa part animale. S’échappant dans la modernité et le progrès, il a oublié son corps. Aujourd’hui, la société occidentale produit à tour de bras des individus sédentarisés, qui n’ont pas la compréhension, ni même la conscience de leur propre organisme, qui se nourrissent globalement assez mal et dont l’hygiène de vie nuit à leur propre santé.
Dans ce cadre-là, on comprend bien que le mot « sport » et ce qu’il englobe dans l’esprit de beaucoup (les grandes compétitions internationales, les stars vues sur les stades et autres terrains d’exploits) ne seront pas d’un grand secours. Au contraire, le haut niveau éloigne de la réalité de l’effort l’humain lambda. L’écart entre ce qu’il voit et ce dont il est capable est insurmontable.
Le recours à l’activité physique, au mouvement quel qu’il soit, ne sera efficace que si on arrive à faire comprendre les bienfaits en termes de bien-être, de plaisir, de partage, de durée de vie en bon état, bref de bénéfices immédiats.
Il ne faut pas reconnecter les gens au sport, c’est objectif est un leurre, mais à eux-mêmes. Et au plaisir d’avoir un corps qui fonctionne, qui « permet ».
La ville de Liverpool a lancé un ambitieux programme (2014/2021) pour développer l’activité physique, en pariant sur le bien-être. En faisant comprendre à chacun, très jeune ou sénior, qu’il peut trouver sa façon de bouger pour se sentir bien. L’approche nous va bien.