Le monde s’est lissé. L’ailleurs s’est lissé. À l’instar des écrans aux creux de nos paumes, les relations sociales se sont elles aussi lissées. Nous voici dans un monde sans frottement. Pourtant, pour en arriver à être force géologique, l’Anthropocène, l’humanité a creusé de nombreux sillons avec force et plus que des frottements.
Mais aujourd’hui, submergé de développement et d’informations, le monde comme aboutissant du progrès technique, ne nous semble pas aussi confortable qu’espéré.
L’année 2020 a vu s’additionner au sans contact des CB, des badges, des caisses, etc., le sans contact sanitaire et, de fait, une sociabilité physique effacée. Rapidité technique, codage numérique, on peut passer sa vie sur un nuage, tout du moins les plus aisés d’entre nous. La première classe frotte moins que la classe éco qui use toujours moins que le métro… Pareil pour les hauts étages d’immeubles de verre et d’acier d’où l’on voit l’horizon comme à bord d’un avion. Lisse, calme et espace. D’ailleurs, le mode avion est bien le mode de la tranquillité.
Abonnez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture !