La course au large est une course d’endurance dans laquelle la vitesse joue un rôle déterminant. Ce qui a toujours été vrai aux 24 Heures du Mans l’est aussi pour le Vendée Globe.
Course à l’armement
Les bateaux n’ont cessé d’évoluer dans ce sens. Raison pour laquelle un Imoca participant au Vendée Globe est entièrement en carbone (rigidité maxi et poids mini), qu’il porte beaucoup de surface de voile, et que les plus sophistiqués sont équipés de foils diminuant la traînée.
Même constat pour SVR-Lazartigue et Sodebo, les deux trimarans géants de la classe Ultim qui viennent de se lancer sur le Trophée Jules Verne : carbone, haute technologie, foils et gros moyens.
Si, en termes d’impact carbone, la course au large pèse infiniment moins que les sports mécaniques ou les grands événements internationaux déplaçant des centaines de milliers de spectateurs, les questions autour de son impact commencent à émerger.
Impact carbone
Les composites en carbone préimprégné ne sont pas recyclables, leurs techniques de fabrication ne sont pas vertueuses loin s’en faut, et quant à la durée de vie des voiles, vous seriez désagréablement surpris.
Même si les bateaux avancent grâce à une énergie renouvelable, dans le contexte climatique actuel, il n’est pas interdit de s’interroger sur le sens de cette vitesse à tout prix.
C’est dans ce contexte que Marc Thiercelin, qui compte quatre départs au Vendée Globe à son actif (trois bouclés et une place de second), lance le projet d’un Imoca moderne mais en bois et en fibre naturelle (bambou et chanvre), gréement compris.
Cette initiative pourrait être le point de départ d’un récit différent. Il ne s’agit pas d’en revenir à Moitessier mais d’inventer une performance soutenable, la question deviendra transversale dans le sport. L’objectif est clair : diminuer les émissions de CO2. Pour la construction de la coque, le marin prévoit ainsi une baisse de 70 % du CO2 comparé au carbone (200 tonnes, contre 600 tonnes source Le Figaro)
Les lignes bougent doucement. Neo Sailing Technologies (ex-Lalou Multi) a fait appel à CODEZERO AGENCY – Sports Innovation & Brand Strategy pour réécrire son projet, dont la raison d’être est : « Naviguer vers un futur souhaitable ».
Performance soutenable
La structure dirigée par Fabienne Baron travaille depuis longtemps avec Arkema sur la résine Elium, thermoplastique donc recyclable. Moins performante dans l’absolu, la grande majorité des équipes lui préfère des solutions plus polluantes. Le class 40 de l’équipe NST va pourtant être le premier bateau de course recyclé.
De même, la Classe Ocean Fifty a également entamé une réflexion (avec Codezero) sur ce sujet pour définir sa stratégie future. Le numerus clausus était déjà là pour limiter une catégorie soucieuse de son impact et de sa différence.