Archives codezero. Billet initialement publié le 27 février 2014.
La tendance vient d’Australie et de Californie et ce n’est pas une coïncidence. Il y a des paramètres incontournables ; les vagues et le soleil. On envisage pas la moto de la même façon selon qu’on réside à San Diego ou en Alsace. On ne surfe pas non plus en sortant de l’école si l’on grandit à la Bourboule. Ensuite, c’est le style de vie qui provoque des connections et bien sûr, la culture également. Par exemple, les européens et les français en particulier sont très pragmatiques en ce qui concerne la moto. Il faut que ce soit performant où fonctionnel. Il y a cependant des gens qui pensent qu’un objet comme une moto, doit avant tout être beau et si possible différent dans le sens « personnel ». Le marketing a fini par produire du « format » même en deux roues, ça ne convient pas à tout le monde. Ce paramètre, le prix et enfin, la volonté de quelque chose de plus abouti, ont provoqué l’émergence d’un véritable courant : le vintage, le style Bobber ou Café Racer et j’en passe. Plusieurs revues se sont emparées de cette mouvance en France et même les grosses marques de moto exploitent le phénomène en s’associant à des créateurs. Yamaha ou Triumph au dernier salon de Paris et pour ne citer qu’eux. Autre exemple de ce retour de l’esthétisme, l’atelier Ruby à Paris qui conçoit des casques haut de gamme. Vous l’avez peut-être vu sans le savoir dans la pub Channel qui « tourne » à la télé depuis un bon moment.
Revenons à l’essentiel. Le surf et la moto sont liés dans l’esprit d’une poignée d’hommes et de femmes qui se situent à l’avant garde. Deus Ex Machina est désormais une marque bien identifiée des passionnés de nouvelles tendances. Deus Ex Machina qui a ouvert des magasins en Australie, à Bali, en Californie et maintenant et Italie, où sont fabriqués des motos « custom », tendance vintage mais pas systématiquement, mais aussi des surfs et des vêtements. Le style est au centre de la démarche. Les gens d’Iron & Resin sont sur le même créneau. Il y a forcément une démarche marketing derrière ça, mais ça n’explique pas tout. Ce sont aussi des gens qui aimaient à la fois le surf et la moto et qui ont eu le bon goût de croire que lier les deux était possible et justifié. Peut-être parce que le surf et la moto véhiculent tous les deux des valeurs fortes : la recherche de la liberté, une certaine idée de la marginalité et un soupçon de contre-culture.
En France, on commence à voir des magasins qui distribuent Deus ou I&R. C’est encore confidentiel mais c’est ça qui en fait l’intérêt pour l’instant. Des magasins de surf qui en ont marre des majors du surfwear (Quiksilver, RipCurl et Billabong) qui ont perdu une grande partie de leur attrait, au moins aux yeux d’une clientèle exigente, et ce point est assez révélateur et des shops de motos qui voient plus loin que le cuir et l’intégral. On peut aussi faire un parallèle avec les bicycletteries qui apparaissent en Europe, je vous invite d’ailleurs à lire ce post sur les nouveaux lieux urbains hybrides.
Prenez bien les temps de recardez ces deux petits films, et imprégnez vous de leur ambiance…