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Un homme ou une femme et des vagues. Le bodysurf peut être considéré comme la particule élémentaire de la « glisse ». Certes la glisse n’existe plus, tout du moins le terme a perdu de sa consistance. Il a matérialisé un courant culturel qui a permis l’émergence d’une nouvelle façon d’envisager le sport, le sport libre, loin des règles, cette vision fait aujourd’hui partie de ce que l’on pourrait appeler le paysage sportif global.
Ce film nous amène cependant une réflexion supplémentaire. Il serait vain de nier que subsistent de profondes fractures dans la façon d’envisager le sport. Les lignes de démarcation sont même multiples, c’est particulièrement vrai sur l’eau même si la transversalité est aujourd’hui une réalité. En simplifiant un peu, dans la France des années 60, avant l’apparition du surf, il avait ceux qui naviguaient et ceux qui se baignaient. Une élite (autoproclamée) et le peuple. Les « voileux » (le terme n’est pas péjoratif) et les autres. “Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait ou on ne sait pas.” Les mots sont d’Éric Tabarly. Circulez, il n’y a rien à voir. La voile souffre de cette notion de caste. Puis on a fabriqué des ports et des marinas, la voile s’est démocratisée. En partie seulement. La navigation à la voile est devenue une sorte de définition de ce qu’il était convenu de faire sur l’eau, elle a cannibalisé le reste. Quand les windsurfers sont apparus, il y avait une certaine forme de mépris de la part de ceux qui se considéraient comme « détenteurs » ce que devait être un « marin ».
La suite à gros traits. Les années 60 et 70 marquent l’aspiration des hommes et des femmes à plus de liberté, d’autonomie. En fait, tout a commencé bien avant. La contre-culture, le voyage, la littérature. Jack Kerouac, Alan Ginsberg, Henry Miller, John Fante aux États-Unis, beaucoup d’intellectuels et d’écrivains aussi en France, des idées nouvelles qui déferlent. La ré-écriture de l’évasion. Le surf aux USA, le skate puis la grimpe et ce que les sociologues nommeront plus tard les sports californiens si mal compris encore aujourd’hui.
Revenons sur le littoral. Les ports, les bateaux, les clubs de voile, la fédération, les régates, le haut niveau. La doctrine du sport écrite en 1966. Un paysage nautique global, un système cohérent aux yeux de ceux qui l’administrent et qui le voient comme un aboutissement et qui ne veulent pas envisager ce qui manque. La structure, le financement étatique et l’activité économique associée lui permettant de durer.
Revenons aux images. Un homme, une femme et des vagues. Pas d’infrastructure, pas de ligne, pas de règle, pas d’arbitre, juste la liberté d’un geste. Pas d’impact non plus. Finalement un « sport » en accord avec les valeurs montantes.
L’apprentissage de l’eau, de l’énergie, de l’importance d’un océan propre. De la relativité de la « natation », des piscines non pas associées mais architecturées autour du principe de la longueur. Un bodysurfer est un nageur, quelqu’un qui se plonge dans l’océan. Les « marins » ont kidnappé la culture maritime, tout comme les adorateurs de l’olympisme ont imposé ce que devait être la natation. Faire des longueurs jusqu’à la nausée. Réinjectons de l’hédonisme : océan, nage et vagues. Mots d’ordre, mot-clé : simplicité, sensation, plaisir, corps, physique, exercice de soi, contact avec la nature, partage. Autre idée du sport
Le bodysurf d’un côté, le mutilcoque à foil à l’autre bout du spectre. Aucune raison que l’un prenne le pas sur l’autre, mais à vous de voir lequel est le plus à votre portée et lequel est complètement ignoré en France. Entre les deux, une nouvelle vision de la culture maritime. Non pas le large, mais ce qui se passe avant. Plus près de nous. La plage et au-delà. Ni plus ni moins qu’une autre façon de voir la mer. Les vagues du bord, le bord de mer pour ne pas dire le bord de la mer. Cette frontière entre les deux mondes. Le bodysurf, le bodyboard, le surf, le windsurf, le kitesurf, le foil, le petit bateau, la voile « légère » et même la pirogue.
Plaidoyer pour une nouvelle culture maritime.
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