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Paris 2024, le sport, le skate et l’avenir des filles

La finale femmes du skateboard street des Jeux Olympiques de Paris 2024 a eu lieu ce week-end sur le skatepark de la place de la Concorde. D’autres épreuves vont suivre. Le temps était clair, le spectacle magnifique et trois jeunes filles (respectivement 14, 15 et 16 ans) se partagent le podium. Coco Yoshizawa et Liz Akama pour le Japon devancent Rayssa Leal la Brésilienne.

L’ombre de la contre-culture

Il était courant et assez compréhensible d’opposer les sports comme le skate, le snowboard, le surf et même la grimpe aux disciplines traditionnelles qui composent depuis toujours le spectacle olympique. On pouvait effectivement entendre que ces pratiques qui s’étaient construites sur une volonté de différence et de liberté n’avaient pas grand-chose à gagner, et peut-être tout à perdre de se retrouver dans le grand chaudron des Jeux.

On peut toujours penser que la compétition ne doit pas être le seul récit du sport et admettre que le très haut niveau a des vertus qu’on clame et des travers sur lesquels on s’étend trop peu. Cependant, on se doit de ne pas en rester là.

Il n’y a pas de réponse définitive à ces interrogations, a fortiori dans une époque qui perd souvent la mesure que devrait conserver un débat sain, mais il se pourrait bien que le skate sorte gagnant de ces expositions répétées au très grand public.

L’acceptation du skate

La « planche à roulettes » a souvent été traitée comme une tendance marginale, une pratique encombrante, un peu bruyante que les villes ont souvent préféré rejeter. Des gamins ont souffert des nombreuses interdictions, et ce même si beaucoup de chemin a été fait depuis les premières vagues de pratiquants, que de nombreux skateparks équipent désormais villes et villages, qu’il a conquis de nombreux pays dont le Japon.

Qu’une grande majorité de pratiquants de sport n’ait aujourd’hui pas comme motivation la compétition, peu importe, cette compétition, l’épreuve de street des filles marque une étape supplémentaire, notamment pour le sport féminin et l’imaginaire disponible pour les jeunes filles qui entendront de moins en moins, on l’espère, la fameuse sentence « c’est pour les garçons ».

Un imaginaire pour les filles

On repense à cette analyse de l’agence Codezero parlant des efforts de l’association Skateistan, justement à destination des jeunes filles en Afghanistan, à cette intervention de Kely Nascimento engagée dans les droits sportifs des femmes, qui grâce à son documentaire intitulé Warriors Women of Football, réalisé en 2019, a mis en lumière les obstacles et les clichés que doivent surmonter les jeunes joueuses. On veut se souvenir de Wave of Freedom, imaginé par la réalisatrice française Marion Poizeau et la surfeuse irlandaise Easkey Britton, parties pour explorer les côtes iraniennes, qui a pour mission d’utiliser le surf comme moyen créatif positif pour participer aux changements sociaux. On pense également à Allyson Felix, au virage du foot féminin et à la montée des audiences, aux femmes qui font désormais du crossfit et qui bousculent les représentations et il y a de nombreux autres exemples.

La route est encore longue pour les femmes dans le sport mais aussi dans la société, mais on veut voir dans cette occasion, un pas de plus.

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