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Le BMX, ce petit vélo que la France n’a jamais vraiment adopté

Analyse initialement publiée en mars 2016. On y revient puisque le sportif dans il est question en 2016 est le champion olympique de 2024 et qu’à cette occasion, la France a redécouvert le BMX, ce petit velo simple et passionnant à la fois. Au travers de son travail de veille, d’analyse, l’agence Codezero suit de très près les évolutions sociétales ainsi que celles des pratiques sportives pour dans la mesure du possible dessiner les contours du sport de demain

Le vélo est chez nous profondément imprégné par la culture du cyclisme sur route, nous sommes détenteur du Tour de France, événement à la résonance planétaire, on peut cependant regretter que cette domination « pèse » un peu les autres pratiques dans l’inconscient collectif.

Le BMX que l’on a appelé ici le bicross est né en Californie à la fin des années 60. La source d’inspiration était évidemment le motocross et cette déclinaison en vélo permettait aux gamins de pratiquer quelque chose s’en approchant. Il y a pas mal de clubs de BMX en France, des compétitions, un championnat, des magazines mais on ne peut pas dire que cette pratique ait eu le succès qu’elle méritait. Elle réunit pourtant à travers la Race d’un coté et le freestyle de l’autre, le meilleur des deux cultures sportives.

La Race est dans son esprit proche du sport « traditionnel » puisque il s’agit d’affrontements directs avec au bout du compte un classement. Cette discipline est même présente aux J.O, c’est tout dire, mais nous ne pensons pas que l’Union Cycliste International ait fait beaucoup pour ce petit vélo qu’elle doit considérer de haut. On a pu constater ça également avec le 4X (Four Cross), une formule assez proche du BMX ou du skicross, qui potentiellement pouvait avoir un succès fou en TV, de par son format de course intense, compréhensible et court.

L’esprit du dirt est définitivement ancré du coté des sports de glisse. Le tricks, le style, la contre-culture, la proximité avec l’esprit du skate sont ses fondamentaux.

L’histoire de Joris Daudet est faite de hauts et de bas. Après avoir tout gagné au tournant des années 2010, le pilote originaire du sud-ouest de la France a tout bonnement calé à l’été 2012. Avec un sévère échec sur l’épreuve de BMX race des Jeux de Londres en guise de point d’orgue.

Ce temps d’arrêt l’a poussé à chercher de nouvelles solutions pour relancer sa carrière. Joris Daudet a donc fait le choix de l’exil et a pris la direction des Etats-Unis. Il vivait à Chula Vista, en Californie, à quelques encablures de la frontière mexicaine quand cette vidéo a été réalisée. Dans cette ville de taille moyenne des Etats-Unis, Joris Daudet a trouvé les conditions idéales pour préparer son retour au sommet. La météo est évidemment plus que clémente, l’ambiance est détendue et les installations sportives ne manquent pas.

Depuis Joris Daudet a confirmé qu’il était bien taillé pour tutoyer les sommets avec un titre aux USA.

Pour en revenir au BMX, ce petit vélo que la France n’a jamais vraiment adopté, il aurait pu, il pourrait, il devrait devenir « populaire ».

Pourquoi « populaire » et que dit le Larousse à ce sujet : « Qui a la faveur de la population, du plus grand nombre » ou « Qui s’adresse au peuple, au public le plus nombreux ».

  • Le BMX est un vélo simple et les modèles premier prix peuvent être considérés comme accessibles au plus grand nombre
  • l’entretien d’un BMX est peu coûteux
  • l’équipement nécessaire au pilote (casque, gants et protections diverses) peut-être vu comme un coût supplémentaire difficile supportable mais dans l’absolu des solutions low cost existe. Des clubs prêtent l’équipement notamment. Au début tout du moins.

Mais c’est bien d’un problème culturel dont le BMX a souffert. A la base, il y a une vision hédoniste du sport, un volonté de « jouer » quand notre culture sportive traditionnelle est engoncée dans un approche très matérialiste du sport finalement, qui veut qu’on pratique pour une autre raison, entre autre avoir un résultat et des structures qui ne sont pas câblées pour encourager, entretenir et promouvoir cette approche plus instinctive du sport. Or c’est dans ce sens qu’il faudra aller dans l’avenir. Sans ignorer la course bien sûr mais sans en faire l’objectif central pour tous.

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