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Le grand récit du sport. Épisode 1 : le jour d’après

Nous allons nous attarder, dans les semaines qui viennent, sur la manière dont le sport est « raconté », mis en récit. Ce qui nous amènera à parler d’imaginaires et des raisons qui poussent les pratiquants à faire du sport. Elles sont nombreuses et très variées ; elles peuvent être très différentes d’un individu à un autre, d’une période de l’année à une autre, ou même d’un moment de la journée à un autre. Il ne sera pas seulement question de motivation, car tous les sportifs le savent : elle est susceptible de fluctuer.

La France vient d’accueillir les Jeux Olympiques, et #Paris2024 aura été une réussite. Mais la question de la place du sport demeure entière. Le sport n’est pas qu’un spectacle : il traverse nos sociétés. Il est un enjeu de santé publique, d’éducation, de transmission de valeurs, d’épanouissement personnel et de lien social. Cette liste n’est pas exhaustive.

Le sport est devenu un mot presque trop petit pour ce qu’il englobe, tout comme les J.O. ne représentent qu’une facette de la pratique sportive. Dans ce contexte, le sujet des motivations qui nous mettent en mouvement est central. On ne va pas faire son footing pour les mêmes raisons qu’on participe à un cours de yoga, mais une même personne peut faire les deux. En outre, la compétition n’est une motivation que pour un nombre très restreint de pratiquants.

Nous avons voulu illustrer cette première réflexion par un clip de Nike. Il faut reconnaître que la marque américaine aborde souvent le sport – sous des angles sociétaux notamment – avec beaucoup d’intelligence. On peut aimer ou pas, parfois être en désaccord, mais c’est souvent juste. Évidemment ce clip va parler en priorité aux coureurs, aux sportifs réguliers et à un public jeune mais le choix est assumé. Cette publicité a été particulièrement apprécié par un public de 18/35 ans.

Ce clip, relayé le lendemain du marathon de Chicago en octobre dernier, invite les marathoniens à l’autodérision mais, ce faisant, active l’aspect identitaire et communautaire. Oui, on a mal, mais on l’a fait.

Alors qu’aujourd’hui il va falloir convaincre que le sport est nécessaire à une bonne santé et à un vieillissement dans de bonnes conditions, on ne pourra pas se contenter de faire culpabiliser (référence au clip des Canadiens) ou et ce serait sans doute une inclinaison très française, de minorer l’engagement personnel et les éventuels désagréments. Genre, ce sera sur prescription médicale, donc gratuit, pas dur du tout et on s’occupera de tout.

Le sport comporte une partie d’inconfort et il faut l’accepter, l’assumer sans forcément tomber dans le récit sur le sacrifice et le fameux « goût de l’effort » dont on abondamment usé dans le passé. La frontière est ténue mais elle existe. Ce que prouve Nike ici avec humour.

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