Archives coderez. 5 mars 2014.
Un skate et une voiture sportive. Où est le point commun ?
Une route mais pas n’importe laquelle. Un top model… . La route dans ce qu’elle peut avoir de plus suggestif, un bandeau de bitume au graphisme irréprochable qui serpente dans un décor de rêve. Rien moins. C’est dans ce cadre dans lequel les publicitaires « plaquent » souvent les voitures haut de gamme qu’ils cherchent à sublimer. On est parfois à la limite du cliché mais le sujet n’est pas là. Que vient faire un skater dans cette histoire, est-ce cohérent ?
Si le skate des 70’s est associé aux vieilles piscines californiennes et le skate moderne aux espaces urbains contemporains, ceux pour qui le skate se déclinent en « longboard » (des planches longues faites pour les grandes courbes et la vitesse) s’expriment en ville ou sur la route. Ils cherchent en particulier des portions de bitume « parfaites» tout comme les surfers sont en quête de la vague du même métal. Ils ont besoin de pente, d’une surface suffisamment lisse pour leur petites roulettes, et d’un environnement « motivant ». Comprenez une scénographie propre à les transcender. J’ai dit que j’aborderai ce rapport entre les sports alternatifs ou les sports outdoor avec le paysage, l’importance de ce dernier en tant qu’environnement, j’y reviendrai, j’ai trouvé deux thèses sur le sujet. C’est captivant, tout un chacun peut transposer. Alors oui, les longboarders ont une quête en commun avec les passionnés d’automobiles et les agences de pub. Une route peut être vue comme un « spot », voilà pourquoi la réunion des descendeurs en skate et de la dernière génération de Mercedes a un sens. Ce n’est sans doute pas le seul. Il y a aussi un point commun culturel. En effet, l’erreur d’appréciation la plus répandue concernant les sports de glisse concerne la tranche d’âge concernée. En France, où ces disciplines sont majoritairement perçues comme un divertissement marginal, on pense que cela concerne majoritairement les jeunes.
Le skate va pourtant chercher ses racines dans la Californie des années 70. Ce qui veut dire que les gamins qui avaient 10 ans à l’époque sont largement en position de désirer et d’acheter une Mercedes, même si il est fort probable que ce ne sont pas les quinquas qui sont prioritairement visés par la gamme en question dans ce clip. Mais d’une manière plus large, si la marque allemande, la même, s’implique dans le surf, en sponsorisant Garett MacNamara, le big wave rider, cela participe d’un même effort en termes d’image de marque. MacNamara n’est pas à proprement parlé un « young gun » mais le surf, tout comme le skate est porteur de valeurs différentes de celles véhiculées par le sport traditionnel. De valeurs environnementales en particulier. On mise aussi sur l’identité culturelle. La glisse est un art de vivre, l’automobile tente de le demeurer. De là à dire qu’il y a aussi des parallèles entre les passionnés de belles réalisations mécaniques et les sports de glisse, il ne faut pas forcément être californien pour le franchir. Le longskate est assez populaire en Californie, et cet état de l’ouest est aussi un marché cible pour les voitures haut de gamme. Alors évidemment, il faut savoir faire la part des choses et revenir sur terre, on parle ici de communication marginale, mais on ne peut pas l’ignorer.
Qu’ajouter à propos de ce film. Qu’il adopte les codes esthétiques que les amateurs de vidéos de glisse connaissent bien. Un autre point commun entre le monde de la glisse et celui de l’automobile. Le rêve passe par la qualité. Que retenir de tout ças. Que plus on cherche des éléments prouvant que les sports alternatifs ou les sports de glisse ont beaucoup plus ce crédibilité que ce que l’on veut communément admettre en France, plus on en trouve.
D’une manière générale, il me semble que les marques allemandes font preuve d’une assez grande ouverture d’esprit, davantage il me semble que les marques françaises, je parle d’automobile. Si je me trompe, n’hésitez pas à me contredire en commentaires tout en apportant des exemples.