- Le sport a très longtemps été assigné à un cadre, un lieu, et souvent une infrastructure. Le stade étant une des toutes premières.
- Un des aspects les plus marquants de l’évolution des pratiques sportives ces cinquante dernières années a été le déplacement du sport vers d’autres lieux.
- Parmi ces nouvelles localisations sportives, la nature.
- Autre caractéristique, l’utilisation d’un espace, d’un terrain propice, un « spot », tel qu’il est ou sur lequel on agit très peu. Donc l’absence d’infrastructure.
Cette vidéo illustre une pratique descendante en VTT, qu’on appelle l’Enduro. Le vélo n’est pas un pur modèle de descente, le pilote n’a pas de casque intégral, peu de protections, l’introduction laisse penser qu’il est arrivé au sommet du relief en vélo. L’enduro, la pratique en vogue, bien que ne représentant pas un gros volume de vente consiste justement à aller chercher un « singletrack » (une petite piste étroite) et à la descendre comme on le ferait en ski, nous avons déjà abordé ce sujet. En cela, la pratique de l’enduro est très comparable à la pratique de la randonnée à ski. Il y a des milliers de sentiers en France, de « traces » que les passionnés vont sillonner chaque week-end.
L’un des aspects de l’évolution des pratiques – il n’est pas systématique – est donc l’affranchissement vis-à-vis des infrastructures. La tendance pourrait bien s’accélérer sous l’influence de nouvelles pratiques légères, autonomes, d’un besoin grandissant d’une nature la moins aménagée possible, d’évasion non organisée, de la volonté grandissante du moindre impact sur la nature, de phénomènes comme… la Covid 19 (distanciation) . Ce minimalisme sportif devrait faire réfléchir les acteurs du tourisme, car il n’est pas compatible avec une « commercialisation » directe. Il impose donc de repenser les modèles existants. A tout point de vue. Il a l’avantage de très peu impacter la nature comme nous le disions. Le vélo n’a pas besoin de remontées mécaniques ou très peu, le kitesurf n’a pas besoin de ports de plaisance. Un meilleur dialogue avec les associations de défense de l’environnement, ou les gestionnaires de site, devrait d’ailleurs s’installer car tout le monde aurait à y gagner. Pour l’instant, tout ce qui est nouveau est rapidement interdit, sans concertation. A l’heure où de plus en plus de régions et de départements parlent d’outdoor, il y a un vrai double langage.
Nous avons récemment rédigé une longue analyse sur l’évolution des infrastructures avec un angle prospectif à la demande de la revue Espaces (publication professionnelle et base documentaire dédiée au tourisme) qui la publiera dans son numéro de septembre.