« Bienvenue dans la Normandie impressionnante », tel est le slogan de la dernière campagne de l’office du tourisme de la Seine Maritime visible en grand format notamment à Paris. Ce n’est pas tant les mots – bien choisis c’est un fait – sur lesquels il faut s’attarder mais bien sur le visuel qu’ils soulignent. Pour mettre en valeur la Normandie, le département a choisi de renverser la perspective et de montrer un groupe de riders en stand up paddle au pied des falaises d’Etretat. La photo est signée Vincent Rustuel, photographe créatif, ce n’est pas toujours le cas, habitué des lieux et rider en SUP par ailleurs.
Que la Normandie ait choisi un sport récent comme le stand up paddle est une excellente nouvelle. J’ai abordé très récemment le sujet de la communication « institutionnelle » dans le billet (L’outdoor, le VTT, la glisse : les tendances du voyage de demain). Je résume rapidement. La France est le pays le plus visité dans le monde, elle a des atouts géographiques, culturels, historiques et gastronomiques qui font sa réputation partout sur le globe. Du coup, à contrario d’autres pays moins bien dotés, elle n’a pas forcément besoin de mettre en avant d’autres points forts. Le problème, c’est que cette stratégie comporte des risques à long terme. Le marché du tourisme n’est pas homogène, Il n’est pas non plus figé dans le temps, il ne se résume pas aux autocars d’étrangers, aux voyages organisés et les régions n’ont pas toutes le même potentiel à mettre en avant. De même, le tourisme ne se résume pas à la période d’été . Personnellement, je trouve souvent que la communication des départements s’adresse à une tranche d’âge proche de la retraite pour ne pas dire plus, dont l’obsession est d’être à table, de visiter des musées et éventuellement de se promener tranquillement pour digérer (Je ne parle pas du cas très spécifique de Paris). Je caricature un peu évidemment mais pas tant. En tant que « touriste » moi-même (on s’imagine voyageur mais on est toujours le touriste de quelqu’un), je ne me sens pas concerné par beaucoup de campagnes « grand public ». Je me répète mais je n’ai jamais traversé le monde pour un pied de vigne ou un musée (et j’ai visité des musées) mais pour une vague, un vent ou un lagon oui. J’ai souvent associé le sportif et le culturel d’ailleurs…
Aujourd’hui, nombreux sont les touristes qui ont d’autres préoccupations et la promotions des sports de plein air est déjà considérée comme un enjeux majeur. Le fait que La Normandie nous montre autre chose qu’une vache, un fromage, le golf d’Etretat est une très bonne nouvelle. Le touriste de demain sera moins dans la contemplation ou une partie tout du moins. Il en va aussi de l’image d’une région et du département. Promotionner le surf n’a pas nuit au Sud-Ouest bien au contraire… Je parlerai prochainement d’un autre exemple hautement significatif. Même à Chamonix, on a compris que certaines activités traditionnelles étaient en déclin, et qu’il fallait miser sur de nouvelles pratiques. Comme le VTT par exemple. A Chamonix c’est vous dire…